Dette et développement



Un constat accablant

Les deux-tiers de la population mondiale vivent avec moins de deux dollars par jour.
20% de la population mondiale possède 80% de la richesse mondiale.

Des milliards d'individus continuent de vivre dans la misère et sont privés de leurs droits les plus fondamentaux. 30 000 enfants meurent chaque jour de maladies qui auraient pu être soignées, plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, 800 millions souffrent de la faim.

L'histoire de la dette

Premier épisode

Dans les années 1960-1970 des prêts ont été accordés par les pays riches et la Banque mondiale aux pays en voie de développement, le plus souvent - hélas - pour des raisons stratégiques et politiques.
Pendant ces années, l’endettement était encore supportable pour les pays du Sud car ces prêts leur permettaient de produire davantage, donc d’exporter plus et de récupérer des devises pour les remboursements et de nouveaux investissements.

Deuxième épisode

Dans les années 1980, les taux d'intérêts qui étaient de l’ordre de 4-5 % à l'origine sont passés à 16-18 % au moins, voire davantage. Du jour au lendemain, le Sud a du rembourser trois fois plus d’intérêts. En plein milieu du jeu, les règles ont été changées de façon délibérée.
Le FMI (Fond Monétaire International) était alors le seul recours pour les pays qui ne pouvaient plus rembourser. Il acceptait de prêter l’argent nécessaire, au taux fort bien sûr, mais à condition que le pays concerné mène la politique décidée par ses experts : ce sont les fameuses conditions du FMI.

A cela s'ajoutait le détournement des emprunts massifs contractés par les dirigeants des pays du Sud. Ces emprunts n’ont - hélas - que très peu profité aux populations. Les régimes dictatoriaux corrompus, alliés stratégiques de grandes puissances du Nord, ont d’autant plus facilement accepté d’endetter leur pays qu’ils ont prélevé au passage des commissions ; ils ont, en particulier, alimenté leurs caisses noires pour compromettre les partis d’opposition et financer des campagnes électorales coûteuses et des politiques clientélistes.

Troisième épisode

Au milieu des années 90, les dirigeants des pays les plus riches se sont inquietés du fonctionnement du système financier international. En 1996, le sommet du G7 de Lyon a donc décidé de lancer une initiative fort médiatisée pour alléger quelque peu la dette des pays pauvres : l'Initiative PPTE (« Pays pauvres très endettés »).

La situation actuelle

En 2000, la CNUCED (Commission des Nations Unies sur le Commerce et le Développement) était très claire : "Les espoirs que l’on fonde actuellement sur la mise en œuvre de l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) ne sont pas réalistes. L’allégement de la dette envisagé ne suffira pas à rendre celle-ci supportable à moyen terme (...) ; par ailleurs, l’ampleur de l’allégement de la dette et la manière dont il interviendra n’auront pas d’effets directs majeurs sur la réduction de la pauvreté."
Dans son dernier rapport de septembre 2004 la CNUCED confirme que les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) de la communauté internationale (réduire de moitié la pauvreté d´ici 2015) auront très peu de chances d´être atteints dans les pays les plus pauvres, notamment en Afrique.
Pour atteindre ces objectifs il faudrait, entre autres :
  1. Clarifier la finalité et les objectifs de l'Initiative PPTE
  2. Rendre plus transparents la méthodologie et les modèles économiques qui servent de base aux prévisions de la dette
  3. Que les dirigeants des pays pauvres adoptent des cadres de politiques rationnels et une stratégie de développement équilibrée
  4. Que la communauté internationale prenne des mesures pour aider ces pays à accroître leurs exportations
  5. Mettre davantage l'accent sur une croissance qui réponde aux besoins des pauvres dans les critères de performance établis.

Les actions en France de la plate-forme "Aide et développement"

La plate-forme "Aide et développement" est un groupement français d'organisations associatives, confessionnelles et syndicales qui militent toutes pour l'annulation de la dette.
Vers le site "Dette et développement"
Consulter le site de "Dette et développement" en cliquant sur l'image ci-dessus "Drop the debt"
"Aide et développement" demande à la France et à l’Union européenne :
  1. D’annuler leur part de la dette des pays pauvres vis-à-vis de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement
  2. De financer l’annulation de la dette de ces pays vis-à-vis du FMI, sur des ressources strictement additionnelles à l’aide publique au développement.
  3. D’utiliser les prochaines assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI pour convaincre les autres pays membres d’en faire autant.
  4. Que les gouvernements du Nord et du Sud s'engagent réellement contre l'extrême pauvreté et les inégalités.
  5. Une profonde remise en cause des mécanismes qui président à la répartition des richesses dans le monde

Les UCJG-YMCA cautionnent cette démarche.
Consulter également le site de l'association "Coordination Sud" et celui de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)